Visiter Ménilles

A la découverte de Ménilles

Sous une douce lumière, Menilles incite à découvrir son patrimoine près de la rivière, au coeur du village ou à flanc de coteau. Château, lavoirs, sources, église et calvaires, mémorial – autant de lieux inspirant surprises, douceur et tranquillité. Au cours de promenades et randonnées, depuis le sentier de la Côte Lubin, là où jusqu’au 19è siècle la vigne fournissait son nectar, la vallée de l’Eure vous apparaîtra dans son ensemble.

Le château de Ménilles

On ne passe pas à Menilles sans emprunter la côte Roederer en direction de l’église pour admirer le château derrière son mur d’enceinte.
Cette élégante construction de la fin du XVIè siècle, aujourd’hui propriété de la ville de Gennevilliers, a été habitée pendant plus de quatre siècles par des familles dont certains monuments funéraires présents dans le cimetière tout proche portent encore les armes.
Sept siècles d’histoire …

Histoire

La présence d’une famille de Ménilles est connue en 1210. C’est en 1228 qu’apparaît le nom de Jean de Brécourt, seigneur de Ménilles. Cette lignée conserve le fief jusqu’à la mort d’un de ses descendants au début du XVè siècle. L’héritière, nommée Jeanne épouse alors un certain Guillaume Le Sesne qui en devient propriétaire. Bien que l’on ne connaisse pas exactement à quelle date elle fut élevée, la première construction d’une maison seigneuriale pourrait être antérieure au XVè siècle.
Un aveu de 1450 prouve la présence d’un fief « consistant en manoir, colombier à pied, pressoir à ban, jardins de la contenance de deux âcres (environ un hectare), trois arpents de vignes (environ un hectare et demi), un arpent de pré, trois cents âcres de terre… »

Un tel ensemble correspond pour cette époque à une belle propriété aux revenus importants. La famille Le Sesne, originaire de la région, devait disposer d’importants moyens financiers pour l’époque. Il est possible d’imaginer que ce manoir, certainement très simple d’apparence et de construction, aurait pu être situé sur la butte derrière l’actuel château. Des vestiges de souterrains le laisseraient supposer.

Cryptogrammes du mur d’enceinte

Les descendants des Le Sesne de Ménilles se succèdent jusqu’en 1778, date de la mort de Nicolas-Charles ayant pour seule héritière Louise. Elle épouse Joseph-Geneviève de Puisaye. La date de construction du château actuel est imprécise, il est toutefois possible de la rapprocher de la construction d’autres châteaux de la région, postérieure à celle du château d’Anet, vers la fin du XVIè siècle ou au début du XVIIè siècle.

Il est vraisemblable que le mur de façade ait été élevé précédemment à la construction du château vu qu’il porte des signes cabalistiques évoquant Henri II et Catherine de Médicis.

 

En 1838, le domaine est acheté par le baron Antoine Marie Roederer pour la somme de 82 500 francs. Son érudition l’attacha tour à tour au ministère des affaires étrangères, au Conseil d’état, aux contributions directes de Naples, puis revint en France comme auditeur des Ponts et Chaussées avant d’administrer en 1814 plusieurs préfectures. C’est en 1845 qu’il est élevé au rang de pair de France avant de quitter toute fonction.

Le baron Roederer écrivit plusieurs comédies et études sur l’impôt et les douanes puis, fit éditer les nombreux ouvrages de comédies historiques et de mémoires écrites par son père. Il s’éteint au château de Ménilles le 15 mars 1865. Le baron Roederer repose près de son épouse Adélaïde sous un monument portant ses armes dans le cimetière de Ménilles. Ses quatre filles durent vendre le domaine pour réaliser le partage des biens.

Diane du pavillon central

C’est ainsi que le château est acquis en 1874 par Marie Marthe de Choiseul Praslin, marquise de Montalembert d’Essé pour la somme de 144 500 francs. Séparée de son marquis d’époux, elle y vit seule avec ses enfants. Le château est bouleversé. Toute la décoration est remaniée et des emblèmes des Choiseul ainsi que ceux des familles alliées apparaissent en grand nombre. La marquise mène grand train avec domestiques, cochers et un très nombreux petit personnel. Elle succombe dans l’une de ses nombreuses propriétés, à Alassis, en Italie.

Son fils, Artus Orace de Montalembert d’Essé, hérite du domaine de Ménilles. La seconde guerre mondiale arrive presque à son terme, avec peu de dégâts causés au château, lorsque le comte de Montalembert disparaît en 1944.

Après une nouvelle mise en vente, le domaine est morcelé. Le mobilier, y compris les tapisseries du grand salon et l’énorme bibliothèque sont vendus à l’occasion d’une grande vente qui dura plusieurs semaines. En 1950, une société immobilière, devenue propriétaire, poursuit le morcellement et la vente sur pied des arbres plus que centenaires du parc. C’est dans un triste état que la ville de Gennevilliers acquiert ce qui reste du domaine en 1960.

Les toitures laissent passer la pluie et les intérieurs sont délabrés. Après cinq années de travaux intensifs dirigés par trois architectes et au prix d’un investissement très important, le domaine est transformé en centre de vacances.

Aujourd’hui et autrefois